LES SUTURES - 1er DOCTORAT

12 décembre 2005

SUTURE DE LA PEAU








SUTURE DE LA PEAU










Le PA6 concerne les différents points et surjets rencontrés lors de la suture cutanée
Certains points peuvent également être utilisés lors de sutures musculaires , de fascia graisseux , de tendons et de muqueuses

Ce TP se réalise sur cadavres






Chaque étudiant dispose de son propre matériel ( porte-aiguille, paire de ciseaux et pince à dissection) d'une pochette d'Ethilon 3/0 avec aiguille triangulaire et d'un scalpel lame n°11




L'exemple est pris sur des situations de tension tissulaire progressive
" La tension est l'ennemi de la cicatrisation " le chirurgien se doit de choisir des points adaptés pour limiter les risques de déhiscence




La démonstration est faite tout d'abord sur le point simple de peau où sont rappelées les
notions de base :




la manière de tenir son matériel ( porte-aiguille et pince à dissection )
la distance X = la distance Y
la distance entre 2 points = 2Y
les caractéristiques du point simple de peau "accolant et perforant"
la position excentrique du noeud en dehors de la ligne de plaie.


Ensuite la démonstration du point en X où la tension est répartie entre deux vecteurs équivalents . Ce point est accolant et perforant.
Le noeud est également positionné en dehors de la ligne de plaie.


Enfin le point de Blair-Donati et le point de Forcell réservés à des situations de tension
importante , caractérisés par un passage " loin-loin et près-près "

Le premier est perforant sur toute son étendue
Le second perforant en " loin-loin " et intradermique au retour en " près-près " ce qui raccourcit le parcours et diminue la tension . Des tuteurs ( petits tubes de trousse à perfusion ) sont généralement utilisés pour empêcher le phénomène du fil à couper le beurre et le cisaillement de la peau


le premier s'appliquera par exemple au centre d'une exérèse de tumeur avec découpe en côte de melon où la tension est maximale

le second lors de fracture d'un membre avec positionnement d'une plaque et tension importante de la peau lors de la suture cutanée




Deux surjets sont également démontrés

Le surjet simple convenant pour la suture musculaire et le fascia graisseux










le surjet simple débute par un noeud parfaitement réalisé, suivi des passages tissulaires réguliers en respectant les notions X=Y et 2Y




il se termine par un noeud également parfait car toute la résistance du surjet à la tension réside dans la cohérence des noeuds
Si un des noeuds se relache, c'est tout le surjet qui se laissera aller

Le surjet à points passés surtout utilisé en pratique rurale pour refermer les plaies cutanées
surjet autobloquant ( le fil reste facilement tendu sans aide )
se réalise comme un surjet simple à la différence que l'aiguille passe dans la boucle qui précède












Le TP PA6 se termine par la démonstration du point de Gillis et du surjet intra dermique en insistant sur l'utilisation dans ce contexte d'un monocryl résorbable et d'une aiguille triangulaire de petite dimension.
Le point de Gillis est couramment utilisé pour refermer de façon esthétique de petites plaies cutanées. L'exemple est pris sur l'exérèse d'un papillome de paupière où la suture intra dermique est particulièrement la bienvenue afin d'éviter le problème du frottement irritant sur l'oeil d'un ethilon transfixant . Cela permet également d'éviter une prestation supplémentaire nécessitant une contention voir une tranquilisation pour l'enlèvement des fils.

Un surjet intradermique est réalisé sur une petite ouverture cutanée.
L'accent est mis sur la façon de le débuter par un noeud profond ( cf. le point de Gillis) ,
le passage régulier dans la partie supérieure du derme sur une distance de 2Y de part et d'autre de la ligne de plaie ,
la sortie du fil d'un côté et la rentrée de l'autre se faisant en vis-à-vis ,
la façon de terminer le surjet qui nécessite une boucle profonde et un brin profond pour réaliser un noeud dans la profondeur du derme ; ce détail est d'importance puisque le noeud restera enfui et donc peu accessible en cas de tiraillement ou de lêchage , de plus sa phagocytose en sera facilitée.







INTRODUCTION

SUTURE DE L'INTESTIN

SUTURE DE L'ESTOMAC

09 novembre 2005

SUTURE DE L'INTESTIN

Ce montage est illustré de quelques photos prises en cours de TP.

Nous verrons tout d'abord le maniement des instruments , ensuite la réalisation d'un noeud sur un gabari d'épaule enfin la technique d'ouverture et de fermeture intestinale.

Les questions et les commentaires des étudiants sont toujours les bienvenus.


Le TP sur les sutures des viscères creux commence d'abord par le maniement des instruments et par la réalisation d'un noeud de chirurgien. L'exemple est pris sur le point simple de peau.

Point simple de peau

Réalisation du " noeud "
Le "noeud" est constitué en réalité de 3 noeuds.
Chaque noeud individuel est formé par 2 entrelacements.
Le premier entrelacement du premier noeud est à double boucle : "noeud de chirurgien" .
Le premier noeud est posé, les deux autres sont serrés
.


Ouverture de l'intestin

Après avoir positionné correctement les pinces à coprostase

L'aide maintient l'intestin pendant que le chirurgien réalise une petite boutonnière avec la pointe d'une lame n°11 tranchant vers le haut sur le bord antimésentérique

Le chirurgien agrandit l'ouverture avec une paire de ciseaux ( normalement des ciseaux de Metzenbaum à bouts arrondis )

Remarquons la bonne position des pinces de Doyen permettant un travail aisé pour le chirurgien lors de la suture

L'accolement de la plaie par des points simples se réalise pour l'intestin d'une façon très différente de la peau .

Il est primordial d'incorporer la sous-muqueuse dans chaque point de suture.

Pour le point simple de l'intestin le fil est serré dès le premier entrelacement déchirant la muqueuse et la séreuse et reposant dans l'intimité de la paroi intestinale sur la musculeuse et la sous-muqueuse déterminant un accolement rigoureux.

Ce processus de suture de points simples très serrés et très rapprochés les uns des autres est une suture non seulement accolante mais qui respecte parfaitement la lumière intestinale.

Les brins sont coupés courts . La phagocytose du fil ( normallement ici du PDS ) prendra plusieurs semaines ; des brins longs ne feraient que surcharger ce processus et irriter le péritoine.

Les points sont réalisés successivement à une courte distance l'un de l'autre pour assurer l'oblitération et un hermétisme parfait de la plaie.




INTRODUCTION

SUTURE DE LA PEAU

SUTURE DE L'ESTOMAC

14 octobre 2005

SUTURE DE L'ESTOMAC

Ce troisième blog est consacré aux sutures de l'estomac.
Ici aussi les photos ont été prises en cours de TP sur des étudiants en activité.

SUTURE DE L'ESTOMAC (voir les notions générales dans " INTRODUCTION " )

Pour la commodité de la démonstration une balle magique a été placée dans le contenu stomacal.
Les étudiants doivent repérer le corps étranger, le saisir au travers de la paroi viscérale et le bloquer contre cette paroi à l'endroit choisi pour l'ouverture (en fonction de la vascularisation = éviter les pinceaux vasculaires et de l'épaisseur de la paroi = la plus mince possible )

Après avoir positionné les pinces de Babcock de part et d'autre de la région à opérer et réalisé la section de la paroi sur toute son épaisseur, la balle magique est extériorisée.
Les pinces de Babcock sont éventuellement repositionnées correctement en prenant soin de bien maintenir la plaie droite pour éviter une sortie du contenu stomacal.

La suture commence par un surjet simple transfixant ( séro-musculeux ) traversant les 4 couches de la paroi viscérale.
L'accent est mis sur l'importance primordiale , comme pour tout surjet, mais à fortiori pour les viscères creux , du premier point et de son noeud qui doivent être parfaitement réalisés car ils conditionnent la résistance de la suture à la traction et aux sollicitations post-opératoires : péristaltisme , dilatation , motilités diverses lors de la digestion ultérieure chez l'animal vivant.
Avec un PDS la résistance maximale est obtenue avec 7 noeuds.

Le premier point se fait légèrement en dehors de la plaie stomacale, ensuite l'ouverture est oblitérée par un passage successif et régulier du fil , de part et d'autre de la plaie , en respectant la distance X=Y ; la distance séparant deux passages étant réduite à Y comme pour l'intestin .


surjet simple perforant




Une seconde suture , un surjet de Lembert, renforce la précédente.
Ce surjet de Lembert est invaginant et recouvre parfaitement le surjet simple.
On peut dire que le surjet simple rapproche les lèvres de la plaie en vue de la cicatrisation; il a donc une fonction cicatricielle tandis que le surjet de Lembert n'a pas à proprement parler de rôle cicatriciel il a plutôt un rôle protecteur.


Le point de Lembert est caractérisé par le passage "loin-près-prés-loin" par rapport à la ligne de plaie.
Ce surjet est invagiant et recouvre parfaitement le surjet simple
sur toute son étendue. Il est réalisé de façon séro-musculeuse de façon à éviter de toucher le surjet simple sous-jacent.
Il est à noter que pour des raisons économiques la démonstration se fait avec un fil éthilon 3/0 serti sur aiguille triangulaire et non avec du PDS 3/0 serti sur aiguille ronde.
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INTRODUCTION
SUTURE DE LA PEAU

SUTURE DE L'INTESTIN